La Cité Mirage
Les Femmes et Shangri La (Jean-Marc Suzzoni)
A la lecture du petit résumé qui précède, on pourrait penser que ce roman est un excellent roman d'aventures… Et que je l'ai beaucoup apprécié. Et bien, c'est non aux deux suppositions. Le début commence (bien) en effet comme un bon roman d'aventures en montagne (après un petit cours sur les droits des couples homosexuels dans l'Empire terrien !), mais qui finit par devenir lassant et répétitif : des cols infranchissables mais franchis quand même ; de la neige ; des doigts gelés et des pneumonies doubles. Ensuite, vers le milieu du texte, on vire complètement vers une médiocre intrigue morale (Qui sera digne parmi les aventurières d'aller étudier à la source de la sagesse ?), couplée à un affrontement ridicule entre deux clans de leronis, en guerre depuis des dizaines d'années, mais vivant à quelques kilomètres les unes des autres… Disons le sans détours, je me suis franchement ennuyé à la relecture de ce texte. Et ce que je regrette le plus dans ce roman, c'est la mort de Jaelle… Tellement mal mise en scène, en plus !J'ai tout aimé sauf la fin ! (Jildaz Legendre)
L'histoire est cette fois axée sur deux thèmes : l'aventure des héroïnes alpinistes en plein cœur des Hellers, et leur quête de sagesse auprès de cette mystérieuse Noire Sororité. Comme à son habitude, MZB décrit admirablement bien ses personnages et l'on retrouve avec plaisir les deux héroïnes principales de La Maison des Amazones. On découvre aussi un peu mieux Cholayna Ares la chef du renseignement terrien, et surtout Camilla n'ha Kyria, la compagne `emmasca' de Margali, une femme torturée dans son âme et dans sa chair. Bien que ce roman soit d'un intérêt certain pour son côté aventure, j'émettrais quelques réserves sur la quête de sagesse un peu trop mystique à mon goût. MZB utilise le raisonnement cartésien de Cholayna Ares pour tenter de mettre en valeur une sorte de philosophie assez peu crédible (ou du moins à laquelle je suis hermétique !) et qui se résume souvent à un « vous êtes ignorants mes enfants mais vous apprendrez… ». C'est particulièrement flagrant dans le dernier chapitre qui à mon avis est de trop. Malgré cette légère remarque de fond, La Cité Mirage reste pour moi un bon roman qui tient une place importante dans le cycle.

© Christophe Guilbot |