Le soleil du traitre
Retour vers la qualité ? (Fabrice Rossi)
"Traitor's Sun" est bien meilleur que La chanson de l'exil dont il reprend les personnages. Je pense qu'il est aussi meilleur que La matrice fantôme. Il pourrait marquer un nouveau départ dans l'écriture des romans ténébrans (sûrement sous l'influence de Adrienne Martine-Barnes). L'histoire elle-même n'a rien de bien nouveau : il s'agit d'un affrontement entre la Terre et Ténébreuse, ainsi que l'arrivée sur Ténébreuse de quelqu'un-qui-ne-connaît-pas-la-planète et qui s'y sent "à la maison" ! Si vous dépassez cet air de déjà vu, vous devrez apprécier le style narratif. Contrairement aux romans ténébrans traditionnels, "Traitor's Sun" choisit de s'intéresser à de nombreux personnages : Herm Aldaran et sa femme Katherine, Gisela Aldaran, Mikhail Hastur, Margaret Alton, Lew Alton et Domenic Hastur. Le résultat est très probant. Les amoureux du laran seront comblés par l'évocation d'une nouvelle forme de don qui conduira sûrement à l'écriture d'une suite. Un autre point positif est que le vieux crédo de Marion (le dialogue entre adultes et adolescents est impossible) est enfin abandonné. En, conclusion je dirais que "Traitor's Sun" peut sauver la série Margaret Alton. La chanson de l'exil n'est vraiment pas génial, La matrice fantôme est bien meilleur (ce n'est pas trop difficile) mais n'est pas un must. Seul "Traitor's Sun" offre un vrai plaisir de lecture se rapprochant de celui associé aux meilleurs romans. J'espère que Adrienne Martine-Barnes continuera à s'améliorer ! Une dernière remarque : si vous lisez l'anglais, n'hésitez pas un instant à vous lancer dans l'aventure. Bien sûr, vous passerez à côté de nombreuses subtilités (comme je le fais !), mais il sera toujours temps de relire le roman en français.Pas si clair ! (Alexandre Bouffin)
Je viens de lire (et presque relire) "Traitor's Sun". J'ai lu ta critique de ce lire et si j'admets qu'il lance une nouvelle étape dans le cycle ténébran, je ne suis pas trop d'accord avec toi sur le fait qu'il soit mieux que La matrice fantôme. Je trouve que Marion Zimmer Bradley s'étend un peu trop sur les déboires de Katherine Aldaran et sa difficulté à appréhender cette société télépathique et peut être pas assez sur Gisela Aldaran qui se révèle être un personnage bien plus intelligent que ne le laissait paraître La matrice fantôme. Elle s'étend aussi trop longuement sur les doutes qui assaillent Mikhail Hastur (doutes que je croyais calmés dans La matrice fantôme). De plus, l'action est quasiment inexistante (même si ce n'est pas le plus important dans le cycle qui explore plutôt les pensées des personnages), et il n'y a pas de réel rebondissement a part le départ des terrien, ce qui ne va pas changer grand chose, les derniers roman étant surtout centrés sur les problèmes internes de Ténébreuse (répartition du laran dans la population, nouveaux larans, dissensions entre les Domaines).

© Christophe Guilbot |