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L'héritage d'Hastur

Couverture

Introduction

Critiques

Citations

Personnages

Evénements

Résumé

  


Le meilleur roman ténébran (Fabrice Rossi)

Superbe ! Ce roman est particulièrement bon et est sûrement l'un des meilleurs de la série. Comme la fin de l'histoire présentée est racontée dans L'exil de Sharra qui est aussi l'un des meilleurs romans de la série, le couple constitue une perle. Au risque de me répéter, je dirai une fois de plus que ce sont le caractère tragique et la psychologie très fouillée des personnages qui rendent ce roman excellent. A mon avis, la grande force de Marion réside justement dans ces deux points qui sont ici parfaitement illustrés (et maîtrisés).

Qualité, Maturité, "Top Crédibilité"… (Jildaz Legendre)

J'ai été littéralement happé par ce roman : l'intrigue qui accroche jusqu'aux dernières pages ; des personnages extrêmement profonds et émouvants ; une politique ténébrane aux multiples agents antagonistes… Si vous en avez assez de ces univers manichéens où les héros purs luttent pour faire triompher la justice, MZB est faite pour vous ! Ici, les héros sont torturés, commettent des erreurs, et leurs ennemis ne sont pas d'ignobles êtres démoniaques, mais des êtres qui ont aussi leurs propres faiblesses. Indissociable de sa suite, L'exil de Sharrra, L'héritage d'Hastur est à mes yeux l'un des tous meilleurs romans de MZB. En un mot incontournable !

Intrigues et complots chez les Comyn… (Jean-Marc Suzzoni)

Je suis d'accord avec Jildaz, c'est encore un grand roman du cycle que cet Héritage d'Hastur… qui ne peut se lire qu'avec sa suite L'exil de Sharra, réécriture de The Sword of Aldones.

On ne peut qu'apprécier les multiples complots et intrigues politiques à tirroirs (dignes des tragédies antiques) que se livrent les familles Comyn et aussi les représentants de l'Empire terrien.

On découvrira avec passion les denses histoires familiales des ténébrans (celles des Alton, des Hastur ou des Aldaran) et des terriens (on comprend ainsi un peu mieux les multiples liens de la famille Montray avec les Aldaran, cf L'étoile du danger).

Ce roman comporte aussi toute une partie, importante, des us et coutumes de la sociète ténébrane et du fonctionnement de certaines de ses institutions.

Mais c'est sans doute la partie concernant les descriptions fines des nombreux personnages, complexes à souhaits, qui raviera le lecteur. Et d'ailleurs, cela est vrai pour tous les personnages, même les seconds couteaux ou les simples "faire valoir"… Par exemple, en quelques lignes et répliques MZB nous trace le portrait de "père noble déçu et foudroyé par le chagrin" de Dom Felix Syrtis, le père de Danilo, un des autres personnages principaux. Où, il ne lui faut pas longtemps pour nous faire comprendre quel être torturé est Dyan, le Régent d'Ardays.

Enfin, et c'est un des autres points forts du roman, celui-ci est tantôt écrit du point de vue de Lew Alton, tantôt de celui de Regis Hastur, ce qui permet de montrer des nuances dans l'évolution des intrigues.

Ceci ne doit toutefois pas nous faire apparaître les incohérences manifestes qui existent justement dans le caractère de certains des personnages. Par exemple, il n'y a plus rien de commun entre Kennard Alton, le jeune ténébran avide de découvertes scientifiques de L'étoile du danger, et le même Seigneur Kennard Alton, vieillard tyrannique et plutôt amorti, plus occupé à ses problèmes de statuts familiaux qu'à l'exercice de ses charges, ou à comprendre son fils.

De même, commencent à apparaître de plus en plus les problèmes d'homosexualité chez les personnages de MZB. Tous les personnages principaux de Ténébreuse sont des inadaptés, des bâtards, des fils ou filles non-reconnus (nedestro dans le langage ténébran), des demi-terriens en quête d'identité ou de statut social, ou d'une place dans la socièté… C'est normal. Et dans la thématique "de gauche" (ou disons "écolo-libérale") de l'auteur, c'est compréhensible. Ce qui l'est moins et qui finit par devenir agaçant, c'est que l'inadaptation du personnage est liée à une homosexualité latente qui finit par s'affirmer et par triompher en fin de volume… Je connais un certain nombre de lecteurs et de lectrices du Cycle de Ténébreuse que cela a fini par décourager…

De plus, certains personnages masculins, père ou grand-père des héros, dans certains cas deviennent de plus en plus caricaturaux ainsi, Danvan Hastur, ainsi Kennard Alton. Par bouffées, sans doute reviennent les problèmes familiaux de la prime enfance de MZB.

Pour finir, parmi les défauts, je trouve que par moments, l'auteur manque de souffle dans les descriptions de lieux et de sites. J'avais commencé par mettre "sur grand écran" dans le titre de ma critique, et puis, à la façon dont les scènes de la fin de Caer Donn sont décrites, j'ai retiré l'expression. De même, les rares scènes d'actions ne sont pas des réussites.

Mais, en dépits des critiques présentées ici, il faut lire L'héritage d'Hastur.



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© Christophe Guilbot |